L'Ère du Verseau - Au temps des fleurs et des rêves
- Marlene Luce Tremblay

- 12 août
- 2 min de lecture
Je me souviens de l’Ère du Verseau — les sixties — quand j’étais encore une gamine, pas tout à fait ado. L’air vibrait d’espoir, comme si chaque souffle portait des rêves neufs. Les guitares, les voix, les chansons… tout chuchotait la promesse d’un monde plus doux, plus lumineux. C’était le temps où la paix et l’amour dansaient ensemble, pas seulement dans les mots, mais dans les regards, les gestes, les rues parfumées de fleurs et de liberté.
L’Ère du Verseau, ce n’était pas juste une chanson ou une mode passagère. C’était un rêve collectif : briser les chaînes de l’avidité, choisir la fraternité plutôt que la possession, chercher la vérité et la beauté dans chaque rencontre. On parlait d’éveil des consciences, de casser les vieux murs pour laisser entrer plus de lumière. Les astrologues annonçaient un nouveau cycle, tissé d’innovation et de tendresse, où l’humanité tournerait enfin son cœur vers le bien commun. Et, oui… pendant un instant, on y a vraiment cru.
Mais les années ont filé, et l’horizon s’est assombri. Le rêve s’est effrité. Aujourd’hui, la division ronge nos liens. Dans l’Occident repu, on mesure la valeur d’une vie au poids de ce qu’on possède. En chemin, on a oublié l’essence même de l’amour — le vrai : aimer la terre qui nous porte, aimer la vie qu’on respire, aimer les autres sans condition, sans frontière. Mais l’amour ne peut éclore que dans la paix : la paix du cœur, la paix dans nos foyers, la paix avec ce monde qui nous abrite.
Pourtant… je choisis d’y croire encore. Je crois aux ondes invisibles que diffuse un geste de bonté. Je crois aux éclats de rire qui restent suspendus dans l’air, aux moments partagés qui se transforment en trésors. Et lorsque notre voyage sur cette planète s’achèvera, ce sont ces trésors-là — paix, amour et beauté de vivre — que nous emporterons, comme des fleurs pressées dans le livre de nos vies, vers l’inconnu qui nous attend.




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