Les Voix de Hudson – Un Phare de lumière au Manoir Cavagnal
- Marlene Luce Tremblay

- 16 oct.
- 2 min de lecture
Lorsque j’ai emménagé au Manoir Cavagnal en avril dernier, j’ai ressenti une immense gratitude — gratitude d’avoir enfin trouvé un refuge sûr après avoir quitté une relation abusive. J’ai vite découvert que plusieurs des résidents ici avaient eux aussi connu leur part d’épreuves dans les dernières étapes de leur vie. Pourtant, au cœur de ce lieu, brille une lumière : Paula Mesa, dont la mission de vie est d’apporter du réconfort, de la bonté et de la joie autour d’elle.
Grâce à la compassion de Paula, le Manoir devient bien plus qu’une résidence : c’est un véritable foyer. Elle croit profondément que les aînés méritent d’être heureux et respectés pour tout ce qu’ils ont apporté à la société. Sous sa bienveillance, les résidents trouvent non seulement un logement abordable, mais aussi un sentiment d’appartenance retrouvé. Cependant, la solitude demeure une compagne silencieuse pour plusieurs — leurs familles, absorbées par le travail et les enfants, manquent souvent de temps pour leurs parents âgés.
Paula remarque que cette réalité est bien différente de celle de sa Colombie natale, où la famille reste le centre de la vie et où les aînés sont entourés d’amour. Elle a immigré au Canada en 2000 avec son mari, un pilote-instructeur, et a apporté avec elle ces valeurs familiales profondes. Après la perte déchirante de jumeaux nés prématurément, elle a été bénie un an plus tard par la naissance de ses filles jumelles, Lina et Maria, qui partagent aujourd’hui la générosité de leur mère. Elles connaissent même tous les résidents du Manoir par leur prénom.
Bien que sa famille soit son ancrage, Paula s’est entourée d’un petit cercle d’amis — principalement issus de la communauté latino — dont la chaleur et la joie de vivre lui rappellent son pays. « La Colombie est le pays le plus heureux du monde », dit-elle avec un sourire. « Nous n’avons peut-être pas beaucoup, mais nous avons les uns les autres. » Contrairement au mode de vie occidental, souvent axé sur le travail et la réussite matérielle, les Latinos privilégient la famille, l’amitié et le temps partagé dans la célébration de la vie.
Ce qui attriste le plus Paula, c’est de voir combien de résidents se sentent oubliés par leurs proches. « Lorsqu’ils perdent le lien, leur santé et leur moral s’affaiblissent », explique-t-elle. Pour elle, le bonheur est essentiel à l’équilibre : sans lui, il n’y a ni paix ni sérénité. Comme ses parents avant elle, Paula se sent reconnaissante de pouvoir aider les autres. Son travail au Manoir Cavagnal donne un sens profond à sa vie.
Elle croit également aux anges — et sent souvent leur présence l’accompagner dans les moments difficiles. L’un d’eux, dit-elle, est Sylvain, un résident qui travaille à temps partiel au Manoir et qui, toujours avec gentillesse et humilité, rend service à ceux qui en ont besoin.
Par sa lumière et sa compassion, Paula nous rappelle qu’au cœur même d’une résidence pour aînés, l’amour, la dignité et l’espérance peuvent encore fleurir.













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